Toute une histoire
En France, l’histoire du mobilier suit de près l’histoire des rois, car sous l’ancien régime, l’essentiel de la population n’avait que peu (ou pas) de meubles, faits souvent de façon rudimentaire avec les bois locaux. Les fauteuils décorés de bois sculptés et recouverts d’étoffes luxueuses, étaient réalisés par des maîtres artisans Tapissiers-courtepointiers pour la maison du Roi, dont le goût, influencé par les Arts, dictait la mode.
Les valets tapissiers de la chambre du Roi avaient le rang d’écuyer et portaient l’épée à la Cour (comme un certain Jean-Baptiste Poquelin qui a exercé cette fonction sous Louis XIV avant de briller sur les planches sous le nom de Molière…).
A la cour, les différents types de siège auquel chaque « séant » a droit, reflètent l’echelle sociale et est conforme à « l’étiquette », qui évolue avec le temps et au bon vouloir du Roi qui contrôlait la noblesse par les faveurs accordées…
Ainsi, le roi, la reine et quelques autres personnages de très haut rang ont droit au fauteuil, les subordonnés ont droit au tabouret, d’autres ont droit à un coussin et enfin, les derniers s’assoient par terre !

Henri II
Les éléments de décoration font la part belle au gothique et au grotesque et aux ordres architecturaux de l’Antiquité gréco-romaine. Il y a peu de meubles, mis à part quelques tables, bancs-coffres et petits tabourets, dit scabelles, et les fauteuils sont réservés à l’élite et au protocole.

Louis XIII
Louis XIII, fils du bon roi Henri IV (qui par ailleurs est le seul roi de France à avoir été couronné à Chartres !) ne règne vraiment qu’à partie de 1610 après la régence de sa mère, Marie de Médicis qui a contribué à la diffusion du style « Baroque ».

Louis XIV
Louis XIV, unique fils de Louis XIII et Anne d’Autriche, règne seul après la régence de sa mère. « L’État c’est moi » va guider son règne.
Le jeune souverain ambitieux souhaite donner à la France un rayonnement artistique sans précédent, à l’image du « Roi Soleil ». Les arts sont mis au service du prestige royal.

Régence
A la mort de Louis XIV, son seul descendant direct, son arrière-petit fils le Duc d’Anjou, est bien trop jeune pour régner. Le neveu de Louis XIV, Philippe d’Orléans, assume la régence. La fin du règne austère et sombre de Louis XIV, l’étiquette pesante de Versailles, incitent le Régent à s’installer au Palais Royal.

Louis XV
Marqué par de gros progrès dans l’art de l’ébénisterie, les fauteuils s’allègent.
Le siège Louis XV est une pièce maitresse du style car l’époque est marquée par des nouveaux usages sociaux : le salon mondain ! ces sont des « commodités de conversation » confortables.

Louis XVI
Louis XVI monte sur le trône en 1774 à la mort de son grand-père Louis XV. En réaction aux compositions frivoles du style Louis XV, ce nouveau style privilégie la symétrie, la géométrie avec des formes rondes ou carrées, des lignes droites avec une ornementation plus sobre quoique toujours riche.

Directoire
Du nom du gouvernement de directeurs mis en place après la fin de la révolution qui mettra un terme à l’ancien régime.
Le goût de l’Antique, déjà prévalant à la fin du style précédent, est accentué car il répond précisément au goût des révolutionnaires pour les idéaux républicains des régimes de l’Antiquité.

Empire
Napoléon Bonaparte se fait couronner Empereur en décembre 1804. C’est à cette date que commence le style Empire, autoritaire, froid et aux lignes géométriques accentuées et qui s’est diffusé dans toute l’Europe. Napoléon recréé une aristocratie de classe mais qui suit une étiquette stricte.

Restauration Charles X
Après l’abdication de Napoléon et son retour raté des 100 jours, c’est la restauration de la monarchie par les Bourbons.
Louis XVIII, le frère de Louis XVI s’installe aux Tuileries. Le mobilier ne varie guère, il est seulement dépouillé des emblèmes napoléoniens.

Restauration Louis Philippe
Cette période, en plein courant de romantisme, s’accompagne de l’arrivée de l’industrialisation, et le mobilier n’y échappe pas. Les boiseries sont beaucoup moins travaillées et les courbes sont plus simples. Grâce également à la production textile, le « goût tapissier » se développe, les étoffes sont à l’honneur.

Napoléon III
Le style global est passéiste et éclectique, on s’inspire avant tout des styles précédents et on les adapte pour plus de confort, avec les assises à ressorts et des roulettes aux pieds !
Le capitonnage et les sièges à bois recouverts sont caractéristiques du style. Le capiton et la passementerie se retrouvent à profusion.

Art nouveau
Il se manifeste lors de l’Exposition Universelle de 1900, à Paris, dans le Métropolitain et également dans les arts décoratifs, en réaction au manque d’imagination des créateurs de la seconde moitié du XIXè siècle qui ne faisaient que des copies et ont largement laissé leur part de production à l’industrie.

Art déco
Le style 1900 apparait comme trop baroque et le goût s’oriente vers des lignes simples et des formes cubiques.
L’industrie du mobilier se développe et 2 mécanismes de production s’opposent : le produit à la chaine, bon marché distribué par les grands magasins nouvellement créés (Bon Marché, galeries Lafayette) et le produit artisanal, luxueux et très soigné.

Après-guerre
Les destructions massives et la désorganisation de la production après-guerre, la démographie grandissante du baby-boom et l’exode rural provoque un développement massif de l’urbanisation. Les banlieues voient l’émergence de grands ensembles où la population vit en appartement.

Contemporain
Depuis 1980 et la montée de l’individualisme, on assiste à une prolifération de styles en opposition à la mondialisation et à la production bon marché et proposée par les grandes chaines de distribution. Ainsi le meuble à monter soi-même épuré, fonctionnel, diffusé en masse s’oppose au meubles luxueux d’artisan, d’artistes, de designer, qui sont en général des pièces uniques ou en petite série.